Les zones de rencontre: un danger permanent pour les cyclistes et les piétons 2 septembre 2025
Monsieur le Président,
Madame la Bourgmestre ff,
Mesdames et messieurs les membres du Collège communal,
Depuis plusieurs mois, notre Ville a engagé une transformation importante de son espace public : l’extension du piétonnier et la multiplication des zones de rencontre. Sur le principe, c’est une excellente orientation : apaiser la circulation, redonner de la place aux piétons et aux cyclistes, rendre notre centre-ville plus convivial, plus respirable et plus attractif. C’est une démarche que nous soutenons pleinement, car elle s’inscrit dans l’ambition d’une mobilité durable et solidaire, au service de toutes et tous.
Mais la réalité de terrain, telle que vécue par les habitantes et habitants, est bien différente. Trop souvent, ces zones, censées être des lieux de convivialité et de sécurité, se transforment en parkings à ciel ouvert. Les voitures y stationnent sans scrupule, réduisant l’espace dédié aux piétons et cyclistes.
Les comportements dangereux se multiplient, et l’étroitesse des espaces restants oblige parfois les véhicules à frôler les usagers faibles. Au lieu d’apaiser la circulation, on assiste à une montée du sentiment d’insécurité et à une perte de confiance dans la politique de mobilité.
Nous le savons, la sécurité routière est d’abord une question de justice sociale. Ce sont les usagers les plus vulnérables — enfants, personnes âgées, personnes en situation de handicap, cyclistes du quotidien — qui paient le prix des carences de contrôle et d’aménagement. Une ville qui ne protège pas ses usagers faibles crée de facto une mobilité à deux vitesses : sécurisée pour les plus forts, risquée pour les plus fragiles. Or, la mobilité doit être un droit universel, garanti à toutes et tous, indépendamment de l’âge, du genre ou de la condition physique.
Le manque de contrôle est manifeste. Nous savons que les zones de police manquent structurellement de moyens, mais cela ne peut justifier l’absence d’une présence régulière et visible là où la sécurité est en jeu. L’investissement dans les zones de rencontre ne peut pas se limiter à l’aménagement urbain : il doit aller de pair avec une véritable politique de respect et de sanction, sans quoi ces espaces deviennent des vitrines creuses.
C’est pourquoi je souhaite vous poser plusieurs questions concrètes :
- Pouvez-vous dresser un bilan précis des contrôles réalisés dans ces zones depuis leur mise en service ? Combien de PV, combien de rappels à l’ordre ?
- Quelles instructions spécifiques ont été données à la police locale pour sécuriser ces espaces ? Dispose-t-elle d’un dispositif dédié ou seulement de consignes générales ?
- Quelles réponses entendez-vous apporter au ressenti des citoyens, qui constatent chaque jour l’occupation abusive de l’espace censé leur être prioritairement réservé ?
- Quelles mesures correctrices rapides envisagez-vous ? Pensez-vous à une signalétique renforcée, à des aménagements physiques dissuasifs, à un système de contrôle automatisé ?
Je vous remercie pour vos réponses.