Influence des réseaux sociaux sur les troubles du comportement alimentaire 15 mai 2025

Influence des réseaux sociaux sur les troubles du comportement alimentaire
Question n°31 du 15 mai 2025 au Ministre de la Santé, des droits des femmes et de l’égalité des chances

Monsieur le Ministre,

Sur TikTok, les défis autour de la transformation physique rencontrent un succès massif, mais véhiculent bien souvent des injonctions toxiques à la minceur, ciblant particulièrement les femmes. Des hashtags comme #75HardChallenge ou #SkinnyTok contribuent à la banalisation de pratiques dangereuses, notamment le détournement de médicaments comme l’Ozempic à des fins amaigrissantes. Importées des États-Unis, ces tendances diffusent des messages culpabilisants et extrêmes, susceptibles d’encourager des troubles du comportement alimentaire (TCA).

Le culte de la minceur, loin d’être un phénomène nouveau, continue d’imprégner notre société à travers des représentations irréalistes du corps féminin, omniprésentes dans les médias, la mode ou la publicité. L’absence de régulation et de dispositifs de sensibilisation sur les réseaux sociaux renforce encore plus ces dérives.

Derrière ces normes esthétiques se cache aussi une pression à la fois patriarcale et économique : la minceur est aujourd’hui au cœur d’une industrie florissante, exploitant l’insécurité corporelle des femmes à des fins lucratives.

Monsieur le Ministre, je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

1. Quelles actions de prévention et de sensibilisation sont actuellement menées, et envisagées, par la Fédération pour lutter contre l’impact des contenus toxiques en ligne — tels que les défis minceur — sur la santé mentale des jeunes, en particulier des jeunes filles ?
2. Soutenez-vous les propos de la Ministre des Médias concernant l’interdiction des réseaux sociaux au moins de quinze ans ? Si oui, dans quels délais allez-vous prendre contact avec vos collègues du Fédéral pour discuter de la mesure ?
3. En collaboration avec Mesdames les Ministres Glatigny et Galant, envisagez-vous de renforcer l’éducation à la santé et aux médias dans les écoles, en intégrant spécifiquement la question de la pression esthétique genrée et de ses effets sur les adolescentes ?
4. Quelles collaborations entretenez-vous avec les secteurs culturels ou associatifs pour promouvoir des représentations corporelles diverses et lutter contre les normes esthétiques patriarcales qui nuisent au bien-être des femmes et des jeunes filles ?

Je vous remercie d’avance pour vos réponses.

Eliane Tillieux,

Députée