Impacts néfastes de l'augmentation des heures autorisées comme étudiant 2 juin 2025
Commission du Budget, de l’Enseignement supérieur et des Bâtiments scolaires du PARLEMENT DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE séance du 2 juin 2025
Question orale de Madame Tillieux à Mme la ministre-présidente, en charge du Budget, de l'Enseignement supérieur, de la Culture et des Relations internationales et intra-francophones
Une étude récente de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain), dirigée par le professeur Bernard Fusulier, alerte sur les effets négatifs liés à l’augmentation du plafond annuel d’heures de travail autorisées pour les étudiants en Belgique.
Pour rappel, ce plafond est passé de 475 à 600 pour 2023 et 2024, puis à 650 heures pour 2025.
Réalisée auprès de plus de 2 500 jeunes âgés de 18 à 29 ans, l’enquête révèle que 63 % des étudiants ont exercé une activité rémunérée en 2024 et que 43 % d’entre eux ont travaillé plus de 200 heures au cours de l’année.
Les résultats mettent en lumière plusieurs conséquences importantes: réussite académique compromise, car environ 12,5 % des étudiants jobistes travaillent plus de 500 heures par an, ce qui est associé à un taux plus élevé d’échecs, notamment à cause du redoublement ou de la validation d’un nombre réduit de crédits; inégalités sociales accentuées, car les étudiants issus de milieux modestes sont plus nombreux à devoir travailler et à accumuler un volume horaire élevé.
Près de 20 % d’entre eux dépassent les 500 heures annuelles, contre moins de 10 % chez les étudiants issus de familles plus aisées.
Cette situation semble creuser davantage les écarts socio-économiques; disparités de genre, car les étudiantes se retrouvent plus souvent dans des secteurs faiblement rémunérés et aux horaires plus flexibles, ce qui complique la conciliation entre emploi et études.
En somme, l’augmentation du nombre d’heures autorisées soulève des inquiétudes quant à ses répercussions sur l’égalité des chances et la réussite étudiante.
Madame la Ministre-Présidente, quels dispositifs la Fédération WallonieBruxelles prévoit-elle pour limiter l’impact négatif du travail étudiant intensif sur la réussite académique?
Comment le gouvernement peut-il garantir que l’augmentation du plafond d’heures de travail ne renforce pas les inégalités entre étudiants issus d’une part de milieux favorisés et d’autre part de milieux défavorisés?
Envisagez-vous d’encourager le développement d’emplois étudiants mieux encadrés pédagogiquement, comme les stages rémunérés?
En effet, actuellement, une part non négligeable des cursus intègre des stages obligatoires.
Il y a dès lors lieu de s’interroger sur leur encadrement et de poser la question légitime de leur rémunération.
Votre administration a-t-elle mené une analyse de la législation en Flandre, ainsi que du système de «gratification»?
Ne serait-il pas opportun de demander à l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) de se pencher sur la question?
Vous trouverez ICI (page 34) la réponse de la Ministre-Présidente et ma réplique.