Diffusion de la série Adolescence en Flandre 21 mai 2025
Question écrite De Eliane TILLIEUX à la Ministre de la Fédération Wallonie Bruxelles en charge de l’Éducation et de l’Enseignement de promotion sociale
Madame la Ministre,
Le 7 avril dernier, à l'occasion de la diffusion de la série britannique Adolescence sur Netflix, je vous ai interpellée sur deux enjeux majeurs pour l’éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Premièrement, je vous ai demandé si notre Fédération disposait de données ou d'études sur l’impact des contenus masculinistes et misogynes. Deuxièmement, j’ai souhaité connaître les ressources disponibles pour sensibiliser les élèves aux dangers des discours haineux et sexistes en ligne, ainsi que les moyens envisagés pour soutenir les enseignants et les parents face à cette propagation de violence verbale.
En réponse à ma première question, vous m’avez renvoyée vers votre collègue, Monsieur le Ministre Yves Coppieters. À la seconde, vous avez mentionné l’existence de "guides pratiques" élaborés il y a plusieurs années, alors même que les réalités du numérique évoluent à grande vitesse et que ses dérives s’intensifient chaque jour.
Mon intention était de souligner l’intérêt de faire connaître la série Adolescence aux jeunes, pour ouvrir un dialogue essentiel, les sensibiliser et leur permettre de prendre conscience de phénomènes inquiétants. Hélas, votre réponse n’a pas témoigné d’une réelle volonté d’explorer cette piste.
Or, depuis lors, la ministre flamande des Médias, Mme Cieltje Van Achter (N-VA), a annoncé qu’elle utiliserait Adolescence comme support pédagogique pour sensibiliser les élèves aux effets des réseaux sociaux sur l’identité et la santé mentale. Son objectif est clair : mieux outiller les écoles, à court terme, pour aborder ces problématiques en classe.
Votre collègue MR Jacqueline Galant, Ministre en charge des Médias, a elle-même très récemment exprimé sa volonté de restreindre l’accès aux réseaux sociaux pour les jeunes de moins de 15 ans sous couvert d’inquiétudes pour leur santé mentale.
Peut-être que ces initiatives vous amèneront à reconsidérer votre position. C’est pourquoi je me permets de réitérer ma demande :
- Disposez-vous de données précises sur la circulation de propos haineux et sexistes à destination des jeunes sur les réseaux sociaux ? Que pouvez-vous nous dire des conséquences de cette exposition sur leur développement, leur santé mentale ou leur rapport aux autres ?
- Quelles actions concrètes votre cabinet envisage-t-il pour accompagner de manière constructive les enseignants, les élèves et les familles face à la prolifération de discours violents, sexistes et discriminants en ligne ?
- Quels outils pédagogiques soutenez-vous pour mettre en lumière l’impact de ces propos destructeurs et accompagner les adultes souvent démunis face à ces situations ? Sous quelles formes ces outils pourraient-ils être déployés afin de toucher un public aussi large que possible ?
- Si la série Adolescence ne peut être considérée comme représentative de l’adolescence contemporaine, la diffusion d’une série scénarisée dans les établissements scolaires ne pourrait-elle pas néanmoins ouvrir la discussion ? Pensez-vous que des œuvres existantes, comme « In My Skin » diffusée sur Arte, pourraient servir de support pour engager un dialogue constructif avec les jeunes ?
Je vous remercie d’avance pour les éléments de réponses.
Eliane TILLIEUX