Echec du Park and Ride de Bouge - responsabilité communale, bilan financier et avenir du site 24 juin 2025
Monsieur le Président,
Madame la Bourgmestre ff,
Mesdames et messieurs les membres du Collège communal,
En 2019, la Ville de Namur inaugurait en grande pompe le Park and Ride (P+R) de Bouge, présenté comme une solution innovante pour désengorger le centre-ville, encourager le transfert modal et favoriser une mobilité plus durable. Six ans plus tard, force est de constater que ce projet n’a jamais atteint ses objectifs. Pire, il symbolise aujourd’hui un échec cuisant, tant en matière de planification que d’investissement public.
Lors du Conseil communal précédent, la Ville a décidé de « jeter l’éponge » en arrêtant de financer la navette de liaison vers le centre-ville, mettant fin à une contribution annuelle de 365 000 euros. Cette décision entérine un constat partagé par de nombreux usagers : le P+R de Bouge n’a pas trouvé son public. Les 716 places sont restées désespérément vides, jour après jour.
Ce désaveu appelle à un examen rigoureux. Car au-delà de l’échec opérationnel, c’est la responsabilité politique et budgétaire qui est ici engagée. La question n’est plus seulement de savoir pourquoi ce P+R n’a pas fonctionné, mais bien combien cette erreur a coûté à la collectivité.
Le Gouvernement wallon, par la voix du ministre Desquesnes, a reconnu que les conditions minimales de succès n’étaient pas réunies : mauvais emplacement, absence de réelle congestion à proximité, offre de stationnement toujours très accessible en centre-ville, fréquence de navette insuffisante, et signalétique défaillante.
J’interpelle donc le Collège communal sur les points suivants :
1. Quel est le coût total, pour la Ville de Namur, de l’investissement initial et des frais de fonctionnement liés au P+R de Bouge depuis sa mise en service ?
2. Quels ont été les résultats concrets (fréquentation, taux d’occupation moyen, retombées environnementales) depuis 2019 ? Ces données sont-elles disponibles publiquement ?
3. Pourquoi la Ville a-t-elle maintenu son financement aussi longtemps alors que les résultats étaient manifestement insuffisants ? Quelles évaluations intermédiaires ont
été réalisées ?
4. Le Collège peut-il préciser l’état d’avancement du projet de construction d’une piscine communale sur le site, tant au niveau du calendrier, du montage financier, que de la cohabitation avec d’autres usages potentiels (parking résiduel, covoiturage, activités sportives ou événementielles) ? Comment s’assurera-t-on que cette reconfiguration serve l’intérêt public, sans compromettre les objectifs de mobilité durable initialement visés ?
5. Enfin, quelles leçons la Ville de Namur tire-t-elle de cet échec pour ses futurs projets de mobilité ? Peut-on espérer un changement de méthode, davantage basé sur l’anticipation, l’écoute des usagers et une meilleure coordination avec la Région ?
Le P+R de Bouge devait être un levier de mobilité durable. Il s’est transformé en éléphant blanc. Il est impératif que toute la lumière soit faite sur ce dossier et que les citoyennes et citoyens namurois sachent où est passé leur argent, et comment nous éviterons, à l’avenir, de reproduire les mêmes erreurs.
Je vous remercie pour les réponses.